9 Juin 2013
A la suite d'une lecture "Charivari chez les p'tites poules" avec mes enfants, j'ai eu envie de rédiger un article sur la superstition en voyant réagir mon aîné.
En effet, le sujet de notre histoire du soir est un chaton noir chassé par son maître superstitieux qui est recueilli chez les petites poules. Par hasard, des événements inattendus comme la disparition des oeufs pondus, surviennent au poulailler ; les plus râleuses des poules s'en prennent à l'inconnu, au plus différent d'entre eux en l'accusant de porter malheur. Pour les provoquer, les héros principaux Carmen et Carmélito soutiennent le chaton noir et s'en vont en passant sous une échelle !! Cette histoire relate très bien aux enfants que ces signes et ces différences ne sont pas la cause des événements...
J'explique à mon fils ce que signifient tous ces gestes et les propos des petites poules. Il poursuit en répondant "comme le chiffre 13, ça porte malheur !". Je fus très étonnée car n'étant pas superstitieuse, le papa non plus, et refusant ces croyances, je me suis demandée un instant où il avait pu entendre cela. Mais ce n'est pas le plus important.
Lui expliquer que certaines personnes croient à certains présages et signes prémonitoires, mais qu'il ne faut peut-être pas y adhérer, parce qu'il est le seul à construire son bonheur et seul maître pour changer un malheur, me paraissait nettement plus important. Il ne faut pas être dépendant de ces signes.
La superstition est la survivante de légendes et de mythes. Ce besoin de se raccrocher à quelque signe que ce soit est me semble t'il une façon d'évacuer un stress, une angoisse, une manière de se déresponsabiliser. Par exemple, porter un objet fétiche quand on se présente à un examen et se dire que la réussite est liée à ce porte-bonheur me paraît dérisoire, tout comme, faire porter l'échec sur le "dos" d'un signe porte-malheur...
Le chiffre 13 porte malheur parce qu'il fait référence au dernier repas de Jésus Christ avant sa crucifixion et Satan était le 13ème à table...
Sachez qu'en Italie, le chiffre porte-malheur est le 17, en Asie de l'Est, le 4 !
Passer sous une échelle porte malheur car c'est profaner le symbole de la Ste Trinité que représente l'échelle contre le mur (forme du triangle).
Briser un miroir apporte 7 ans de malheur parce que les Grecs prédisaient l'avenir, donc un verre qui se brise était un mauvais présage.
Présenter le pain à l'envers sur une table attire le diable. Le boulanger réservait le pain à l'envers sous l'Ancien Régime pour le bourreau...
Le marié ne doit pas voir la mariée dans sa robe avant le mariage sous peine que le mariage soit un échec et mène à la rupture. Nous pouvons affirmer que ce n'est pas cette superstition qui est la cause première des couples divorcés en France de nos jours !
Napoléon aurait vu un chat noir avant de perdre la bataille de Waterloo contre les anglais.
Ouvrir un parapluie -> au 18ème siècle, les parapluies étaient très dangereux car les armatures étaient métalliques. On évitait donc de les ouvrir à l'intérieur pour éviter de blesser quelqu'un.
Le trèfle à 4 feuilles porte chance parce qu'il est rare et apporte argent et chance.
Je respecte les personnes superstitieuses non pas parce qu'elles ont des superstitions mais parce qu'en tant que personne, je n'ai pas le droit de juger leurs croyances. Je trouverai cependant "dangereux" que soit enseigné ce genre de croyances à nos enfants.
J'ai opté aujourd'hui de ne plus croire en ces superstitions, positives ou négatives, car elles m'ont bien sûr été transmises à un moment donné. Mais vous avouerez que les bourreaux n'existent plus, vous ne lirez pas votre avenir dans un miroir, que si vous déménagez dans un autre pays, ce sera un autre nombre que le 13, et que le seul signe qui puisse vous apporter de l'argent est de vous accomplir dans vos compétences professionnelles ou autres...
Je passe sous les échelles, je n'ai pas peur du chiffre 13 ni du vendredi 13. Je n'ouvre pas mon parapluie à l'intérieur pour une simple raison, celle de ne blesser personne. Je dis merci à celui qui me souhaite bonne chance car j'inculque à mes enfants la politesse et ce serait incohérent de ne pas répondre à cette marque d'encouragement, je n'ai aucun grigri porte-bonheur si ce n'est le sourire de mes deux enfants...